Les Rencontres d’Automne du pays de Seudre

Les enjeux du milieu côtier

Quels enjeux pour le milieu côtier au moment où va se mettre en place le Parc Marin des Côtes Charentaises ?
C’est autour de ce thème cette année, que vont se tenir les Rencontres d’Automne du Pays de Seudre, organisées le samedi 22 Octobre par « l’Huître Pédagogique » qui tiendra également son Assemblée Générale.

Cette journée, ouverte à tous, est ciblée sur les besoins d’une gestion solidaire pour un respect bien compris du milieu côtier, tout spécialement sur le marais. Une gestion qui doit prendre en compte toutes les activités. Il s’agit d’évoquer à la fois l’environnement mais aussi les aspects économiques, notamment pour l’ostréiculture , et patrimoniaux.

Le Parc Marin : pas de milieux figés !

Dans l’esprit de ses propositions déposées sur le registre de l’enquête d’utilité publique pour la création du Parc Marin, « l’Huître Pédagogique » souhaite que les objectifs de protection soient réellement compatibles avec les activités humaines. « Pas de milieu marin et côtier figés ! ». Que la place de l’être humain avec ses usages et ses traditions soit respectée au même titre que la biodiversité des milieux naturels ! La protection ne doit pas être conçue comme une sanctuarisation intouchable mais au contraire modulée en fonction des réserves disponibles, du respect de la qualité du milieu et des activités humaines responsables.

Visites, démonstrations et débats

La journée du 22 octobre qui débutera à 9h45 sur le port de Mornac se déroulera en plusieurs temps. Le matin sera consacré à une visite sur le marais avec des démonstrations, pour toujours mieux faire comprendre le milieu par la pratique .Une information botanique sera donnée sur les plantes salées particulièrement colorées en cette saison.

Un déjeuner en commun est prévu à 12h30,chacun apportant son panier, les fruits de mer seront offerts par l’Association.

L’après-midi, à partir de 14h30 salle du port à Mornac, des débats sont prévus avec illustrations sur les valeurs et les enjeux du marais tout spécialement face au futur parc marin ! Seront également évoqués les syndicats de marais, tels celui de Mornac en cours de préparation.

Enfin l’Assemblée Générale à 17h30 fera le point sur les activités associatives particulièrement bien fournies en cette année 2011 et sur les perspectives de « l’Huître Pédagogique ». Suivra en clôture, le pot de l’Amitié. Pour ces Rencontres, chacun est invité à apporter ses idées, critiques et suggestions pour contribuer à la valorisation du milieu côtier au pays de Seudre.


Voici le compte-rendu de la journée :


Le Parc Marin en question !

Les milieux marin et côtier ont besoin d’une bonne gestion et du respect de leur qualité ! Que peuvent leur apporter en ce sens, le futur Parc Naturel Marin et les syndicats de marais en cours de constitution ? Tel était le « menu » cette année des Rencontres d’Automne du Pays de Seudre organisées à Mornac le 22 Octobre par l’association « L’Huître Pédagogique ».
Doublé de l’Assemblée Générale, le rendez-vous de saison maintenant traditionnel s’est déroulé en deux temps, le matin sur le marais et l’après-midi en débats avec l’habituel repas en commun des plus convivial.

Les démonstrations « les pieds dans les vases » sur le site de Téger ont permis de mieux comprendre à la fois l’aménagement du marais et la nécessité de son entretien. De jeunes participants ont même pris les outils en main tandis que le travail des huîtres, toujours en pratique, était présenté par Jany Lebrun « femme de cabane » expérimentée, et commenté par Alain Bertin, ostréiculteur à la compétence reconnue.

Quelle cohabitation entre activités ?

Les travaux de l’après-midi ont évoqué les moyens de gestion du milieu. Bien sûr,il a été question du syndicat mixte voulu par les collectivités sur la rive droite de la Seudre. L’information a été donnée aussi par le préfet de l’A.S.A, l’association syndicale autorisée de Mornac dont l’Assemblée constitutive est prévue le 28 Novembre.

Mais les débats se sont surtout situés autour du « Parc Naturel Marin de l’Estuaire de Gironde et des Pertuis Charentais ». Suite à une présentation générale de Roger Cougot, le dialogue a soulevé beaucoup d’interrogations avant de conclure sur une priorité à donner aux activités humaines responsables.

D'abord, comment gérer dans de bonnes conditions un espace aussi vaste de 6500 km2 et 700 kms de côtes plus les zones de marais contigües ? Quelle cohabitation entre les nombreuses activités aux intérêts différents, voire opposés ? Quel arbitrage, au-delà du Conseil de 57 membres prévus, pour un « vivre ensemble » ? Par exemple entre la mer du travail et la mer des loisirs… On en voit déjà toute la difficulté à travers le projet d’élevage des huîtres en eau profonde de la baie de la Malcouche, au nord d’Oléron, très contesté.

Les collectivités hésitantes

Ensuite l’examen des réactions des collectivités et d’organismes professionnels montre des avis divergents. Ainsi les représentants d’Oléron sont opposés, ceux de l’ile de Ré favorables. Beaucoup des 108 communes concernées dont 22 sur le Pays Royannais, restent hésitantes. Le Conseil Général de la Charente-Maritime lui-même ne dit oui qu’à une faible majorité, son président Monsieur Bussereau étant parmi les abstentionnistes. Côté professionnel, c’est le Comité Régional de la Conchyliculture qui finalement vient d’exprimer son refus. En fait, le Parc Naturel Marin voulu par l’Etat dans le cadre des Aires Marines Protégées fait surtout craindre de nouvelles contraintes.

Pas de milieu côtier figé !

Pour sa part « l’Huître Pédagogique » qui a déposé son avis lors de l’enquête d’utilité publique, estime utile la recherche d’une protection du milieu. Mais les objectifs doivent rester réellement compatibles avec les activités humaines. « Pas de milieux marin et côtier figés ! Que la place de l’être humain soit respectée au même titre que la biodiversité du milieu naturel ». et l’Association d’interroger sur les grandes orientations du Parc. Comment préserver la qualité et la quantité d’eau tant en amont sur les bassins versants qu’en aval sur les zones de marais telle celle de la Seudre ? Quelles interventions concrètes pour préserver et restaurer le milieu dans un équilibre durable entre biodiversité et activités humaines ?

Enfin l’Association interroge aussi quant au respect des usagers y compris pour les pêches de loisirs. Pourquoi par exemple, pour les pétoncles à Juliar, ne pas concevoir, comme pour les professionnels, des jours d’ouverture pour une pêche bien encadrée ? Ce serait respecter usages et traditions !!

Bref, à travers beaucoup de questions et de réactions, il apparaît que la protection des milieux marin et côtier ne doit pas être conçue comme une sanctuarisation figée mais au contraire, se moduler, ceci en fonction à la fois des ressources disponibles, du respect de la biodiversité et ... d’activités humaines responsables !

 



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