Les rencontres d’Automne de l’ « Huître Pédagogique »

Le marais de Seudre, source de vie !

Le marais de Seudre est un lieu de vie à entretenir pour tout l’équilibre du littoral !
Équilibre biologique et équilibre économique !

C’est autour de ce thème que vont se tenir le 10 Octobre à Mornac les Rencontres d’Automne de « l’ Huître Pédagogique » doublées cette année de l’Assemblée Générale.

Cette journée, ouverte à tous et souhaitée dans une ambiance conviviale, va mettre l’accent sur les enjeux du Bassin de la Seudre et les différentes actions qui s’engagent aujourd’hui pour sa sauvegarde et sa valorisation.
S’ajouteront côté associatif les projets de « l’Huître Pédagogique » notamment la mise en route d’un inventaire à la fois patrimonial et environnemental sur le marais. Enfin l’aspect qualitatif du milieu sur lequel un travail avait été réalisé en 2008,avec le concours d’étudiants de la Faculté de Géographie de la Rochelle, sera également au programme des rencontres d’Automne 2009 à Mornac.

Visite et débats sur les enjeux du milieu

Pour cette journée prévue en plusieurs temps, rendez-vous au Port de Mornac à 9H45. Le matin sera consacré à une visite-démonstration sur le terrain, avec une information botanique sur les plantes salées du marais. Il sera possible de déjeuner ensemble, les provisions tirées de son panier. L’après-midi, à partir de 15H, salle du Port à Mornac ce sera la présentation illustrée et les débats sur enjeux et valeurs du milieu sans oublier son respect.

Ainsi seront examinées les perspectives pour la zone humide du Bassin de la Seudre, la plus grande la façade atlantique française couvrant quelques 12000 hectares entre les écluses (rénovées cette année !) de Ribérou-Saujon et le Pont de la Seudre sur l’estuaire.
Sur ce » plan plusieurs travaux de recherches sont engagés auxquels participe, à son niveau associatif, « l’Huître Pédagogique », tel le S.A.G.E, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux de la Seudre, présidé par Monsieur Pascal Ferchaux, et l’étude pour une gestion intégrée des zones humides menée sous l’égide de la Communauté de Communes du bassin de Marennes.

Un projet d’inventaire

Côté projets, l’Assemblée Générale à 17H30 sera appelée, entre autres, à valider un inventaire à réaliser sur le milieu. Celui-ci va porter d’abord sur les territoires de marais des Communes des hauts da la Seudre maritime. Elles vont pouvoir être consultées et leur concours pratique sera sollicité. Il s’agit de relever les éléments intéressants du « petit patrimoine » souvent peu connu, par exemple d’anciennes « varagnes » (les vannes de maîtrise de l’eau), de moulins à marée(ou ce qu’il en reste), de « grâves », de sites portuaires etc.. Sur le plan environnemental sera examiné le linéaire des « taillées », des ceintures (les digues) et leur état. Parallèlement seront examinées les atteintes au milieu, telles les décharges sauvages.

L’objectif de cet inventaire, un travail à long terme qui va prendre du temps, est de sensibiliser sur les valeurs du marais et son potentiel aux niveaux biologique, économique, culturel et de qualité de vie.
En clôture, le pot de l’Amitié servi à 18h30. Suivra un repas en commun, chacun apportant son panier, apéritif et fruits de mer étant offerts par l’Association.


Voici le compte-rendu de la journée :


Le bassin de la Seudre à la recherche d’une cohérence

Les valeurs du bassin de la Seudre maritime sont de plus en plus reconnues mais la gestion de cette zone humide salée, la plus grande de la façade atlantique, a besoin de cohérence ! Voilà, pour l’essentiel, ce qui a émergé cette année, des Rencontres d’Automne de l’Association « l’Huître Pédagogique » tenues à Mornac le 10 Octobre et suivies par son Asssemblée Générale.
Suite aux démonstrations le matin sur le marais pour faire mieux comprendre les réalités du terrain – maitrise de l’eau, entretien du milieu, travail de l’huître – les débats de l’après-midi ont réuni une palette d’intervenants compétents et très écoutés : professionnels de l’ostréiculture,pêcheurs en mer, pêcheurs et gestionnaires en eau douce et spécialistes de l’aménagement.

Si une réelle convergence s’ est manifestée à travers leurs propos, restent les moyens à mettre en œuvre et, côté structures, les choix à faire pour arriver, à terme, à une certaine gouvernance globale sur le marais de la Seudre pour en assurer le « pilotage » d’une gestion concertée. « En bref, comme le soulignait le Président Roger Cougot, il y a beaucoup à faire mais, aujourd’hui, les lignes bougent au positif ! »

La reconquête du marais par l’affinage

Fidèles à une tradition de pratiques les Rencontres débutaient par une interprétation du milieu les outils en mains. En équipe Guillaume Martin, Jacques Biais, Raymond Theneau, Janie LeBrun et Roger Cougot faisaient découvrir le milieu et le métier le tout accompagné des commentaires de l’ostréiculteur connu et reconnu Alain Bertin. Cette façon de faire rencontre toujours un bon écho chez les visiteurs qui comprennent comment le marais, ici, a été façonné pour devenir un milieu nourricier, ce qu’il pourrait être encore davantage à l’avenir.
C’était justement le sens des interventions et des débats qui ont suivi après la pause autour des saveurs pour le déjeuner.

Ainsi, d’entrée, Alain Bertin mettait l’accent sur la reconquête du marais pour l’affinage, voire l’élevage avec l’huître « pousse en claire ». Dans le sillage de la démarche qualité pour l’ostréiculture de Marennes-Oléron bénéficiant aujourd’hui de l’I.G.P, l’indentification géographique protégée, plus de 1000 hectares de claires ont été remis en état.
Autre point crucial la gestion de l’eau douce nécessaire à la croissance et au captage des huîtres. Quantité et qualité des eaux posent les questions d’un partage de la ressource et des recherches scientifiques sur la qualité.

De l’eau douce en quantité et en qualité

En écho, l’intervention de Dominique Tantin, Président de l’Association des pêcheurs en eau douce Seudre-Atlantique - très active avec plus de 2000 adhérents – met en relief la nécessité de choix à faire. L’irrigation agricole bien sûr mais aussi la consommation domestique très forte chez nous en période estivale viennent poser de plus en plus de problèmes.
Des réorientations d’activités seront nécessaires et une grande vigilance côté qualitatif.
Les risques, au-delà des nuisances des produits phyto–sanitaires sont à prendre en compte pour les eaux pluviales.

Mais les communes, comme le soulignait Monsieur Petit adjoint au maire de l’Eguille ne peuvent assurer seules les financements. C’est là un réel problème d’aménagement du territoire. Il concerne toute la qualité du milieu comme l’expliquait Eric Bouquet de la Direction Départementale de l’Equipement pour Royan-Marennes et Oléron.
« Les schémas d’assainissement de nos communes sont face à l’enjeu ostréicole.
Leur plan local d’urbanisation doit prendre en compte les zones humides ».
Plus largement, une prochaine réunification des services publics par exemple, l’Equipement et les Affaires Maritimes, devrait aboutir à plus d’efficacité notamment par l’application des SCOT, Schémas de cohérence territoriale.
Il est vrai que la mer côtière est directement concernée par la qualité des eaux comme l’ont dit les pêcheurs Géry Poulard de l’Eguille et Stéphane Normandin de la Cotinière.

François Patsouris : « le marais, une levée de sauvetage »

Un autre aspect des nuisances, les décharges sauvages et les comblements étaient abordés avec précision par Philippe Boudeau du Forum des Marais Atlantiques. Mais en positif il présentait le travail de coordination entrepris depuis un an par la Communauté des Communes du bassin de Marennes, et de souligner qu’il n’y a pas d’opposition entre un bon entretien du marais et les activités humaines.

Voilà ce qui confirme la place de l’ostréiculture dans le milieu. Son Président, François Patsouris également Conseiller Régional veut mener une « levée de sauvetage » pour le métier ostréicole confronté à la crise actuelle des mortalités.
« Dans les claires a t-il expliqué, pas de « crève » anormale et dans les chenaux des hauts de la Seudre on a observé moins de mortalité des petites. Peut-être y aurait-il là une piste pour obtenir des souches d’huîtres plus résistantes ? » C’est là un argument de plus quant aux valeurs de l’estuaire de la Seudre et à la nécessité de maintenir son potentiel pour les années à venir.
Côté associatif, l’inventaire patrimonial et environnemental évoqué par l’Assemblée Générale correspond à cette perspective d’une valorisation du milieu. A son modeste niveau « l’Huître Pédagogique » va aussi apporter sa contribution en relation avec les communes concernées.

 
 



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